A Lavaré, lors de la manche précédente du Championnat de France, Mickaël Poirier avait dû s’arrêter, en finale, au bout de trois tours en raison d’un début d’incendie qui l’avait stoppé dans sa course pour une marche du podium ! Plus de peur que de mal pour le pilote Mayennais et la Clio WRC qui seront à Châteauroux pour cette fois essayer d’allumer un autre « feu » : celui d’un artifice de performances ! Au vu de ses précédentes prestations, Mickaël Poirier fera figure, sur ce circuit de Châteauroux, de favori pour un podium voir pour la plus haute marche. Quelques jours avant ce déplacement nous l’avons rencontré pour lui poser quelques questions.
![]() Mickaël Poirier Photo : Didier Rodrigue |
Serge Duquesnoy : « Ce fut très « chaud » pour vous à Lavaré ! Avec le recul expliquez nous ce qui vous est arrivé. »
Mickaël Poirier : « Jusqu’à cette finale pas de problème particulier à signaler. L’auto marchait parfaitement et j’espérais bien faire un beau coup ici. Dans le premier tour ? j’étais bien calé dans les roues de Pailler mais une petite fumée s’est propagée à l’intérieur de l’auto. Dans le second cette fumée est devenue plus importante et au 3ème tour j’ai vu que le feu menaçait vraiment. J’ai donc préféré m’arrêter car effectivement le feu commençait à prendre. Dommage car je pense que je pouvais faire un podium ici. »
SD : « Durant deux saisons vous avez « galéré » pour mettre au point cette Clio WRC. Aujourd’hui cette auto semble d’une grande fiabilité. Qu’avez-vous fait pour en arriver là ? »
Mickaël Poirier : « C’est le travail de toute une équipe ! Nous avons étudié l’ensemble des problèmes des saisons précédentes en les analysant un par un. Des solutions ont été trouvé à chacun de ses problèmes puis l’auto a été remontée, vérifiée de A à Z et rangée jusqu’à sa 1ère course à Essay avec juste une petite séance de roulage. Le reste c’est, comme je vous l’ai expliqué, le travail commun de toute l’équipe qui m’entoure et qui partage nos joies et nos galères. »
SD : « Après quatre épreuves vous devez avoir jaugé l’ensemble de vos adversaires. Pensez vous qu’une victoire est possible dans ce contexte très relevé ? »
Mickaël Poirier : « Effectivement, le championnat est relevé mais paradoxalement le niveau semble être stabilisé et tout le monde a ses chances pour l’emporter. Certains, à l’image de Marc Laboulle et Philippe Tollemer sur les Xsara WRC ou Jean Luc Pailler (207 WRC) semblent posséder des autos plus sophistiquées ! Mais si l’on regarde les résultats, les deux succès de Jean Luc sont « heureux »… alors que Marc Laboulle ne reste que sur une série de finales… sans victoire. Je pense donc que cette année nous avons tous une chance de remporter la victoire. »
SD : « Ce « jeune » circuit de Châteauroux sur lequel vous allez disputer la prochaine manche du championnat est en danger ! Comment, de votre côté, celui de pilote, que cette épreuve n’arrive pas à attirer le public et que pensez vous du tracé ? »
Mickaël Poirier : « Hormis dans l’Est à Lunéville, où le public est «vacciné » depuis 30 ans à cette discipline, les autres circuits comme Faleyras et Bergerac dans le Sud Ouest ont aussi du mal à faire déplacer le public car le Rallycross reste, pour l’instant, une discipline du « grand ouest », avec des bastions comme : Essay, Lohéac, Mayenne, Kerlabo et depuis peu Dreux. Je pense qu’il faut faire encore plus d’efforts de médiatisation pour aider les organisateurs comme ceux de cette région Centre. Le circuit de Châteauroux a les défauts de sa jeunesse mais il a aussi ses qualités techniques, la grande motivation de l’équipe qui l’organise et une situation géographique qui doit lui permettre de grandir au niveau de sa notoriété. »
SD : « Votre objectif à Châteauroux ? »
Mickaël Poirier : « L’ambition de chaque pilote qui se rend sur une épreuve est de faire le mieux possible. Donc le « mieux » pour moi serait une victoire ! Ce serait fabuleux pour mes fidèles partenaires qui ont, avec moi, vécu les galères et cette année de bonnes heures de bonheur. Mais il ne faut jamais « donner les clefs d’une voiture avant de l’avoir vendue… »
Serge Duquesnoy